La formation pratique à la sécurité a pour objet d’enseigner aux salariés les précautions à prendre pour assurer leur propre sécurité et, le cas échéant, celle des autres personnes occupées dans l’établissement.

La loi n° 91-1414 du 31 décembre 1991 a amélioré cette formation du personnel de l’entreprise aux questions de sécurité.

La formation des travailleurs à la sécurité : personnes concernées

Cette formation doit profiter aux :

  • salariés nouvellement engagés ;
  • salariés qui changent de poste ;
  • salariés affectés à des tâches dangereuses ;
  • travailleurs temporaires ;
  • salariés qui reprennent le travail après un arrêt de vingt et un jours et plus, à la demande du médecin du travail.

La formation à la sécurité doit être répétée périodiquement ; elle fait partie du pro­gramme annuel de prévention des risques professionnels que doit présenter l’employeur au comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail.

La formation des travailleurs à la sécurité : son contenu

Elle a pour objet :

  • d’instruire le salarié des précautions à prendre pour assurer sa sécurité et celle du personnel ;
  • d’informer le salarié des règles de circulation des engins sur les lieux de travail ;
  • d’enseigner au salarié les comportements et les gestes les plus sûrs et lui montrer le fonctionnement des dispositifs de protection et de secours ;
  • de préparer le salarié sur la conduite à tenir lors d’un accident du travail ou d’une intoxication sur les lieux du travail.

Les conditions de circulation dans l’entreprise

Elles concernent les règles de circulation des véhicules et engins, le chemin que le salarié doit emprunter et les instructions d’évacuation en cas de sinistre.

Cette formation n’est pas destinée aux conducteurs des véhicules et engins mais à tous les autres salariés : ceux qui, soit en se déplaçant pour des raisons profession­nelles sur les lieux du travail, soit dans l’exécution de leur travail, sont confrontés à la circulation de ces véhicules et engins.

Les conducteurs de ces chariots qu’on appelle des caristes reçoivent normalement une formation destinée à la conduite. Mais les autres salariés doivent également recevoir une formation sur l’attitude à adopter lorsqu’ils circulent eux-mêmes ou lorsqu’ils sont appelés à travailler sur les lieux de circulation, de chargement ou de déchargement de ces chariots.

Sur les chantiers de construction, la formation à la sécurité relative à la circulation des véhicules et engins (camions, pelles mécaniques, etc.) doit être dispensée non seulement à ceux qui sont occupés en permanence sur le chantier, mais également aux salariés qui, à un titre ou à un autre, sont appelés à circuler sur le chantier pour le compte de l’employeur (commis de ville, métreurs, etc.).

La formation à la sécurité relative à la circulation ne doit pas être une formation théorique se bornant à l’enseignement d’une sorte de « Code de la circulation dans les lieux de travail ». Il doit s’agir d’une formation essentiellement pratique et con­crète qui avertisse l’intéressé des dangers que peut présenter la circulation des véhi­cules et engins dans l’entreprise.

La formation à la sécurité a également pour objet de montrer au travailleur les che­mins d’accès aux lieux dans lesquels il sera appelé à se rendre.

Il peut, dans certains cas, être prévu par l’employeur une brochure ou un dépliant rédigé en plusieurs langues (pour les travailleurs immigrés) et comportant un plan de l’établissement avec indication des chemins à suivre et de ceux qui doivent être évités. Cette pratique ne doit cependant pas dispenser le chef d’établissement de l’obligation de montrer les chemins.

Les instructions d’évacuation en cas de sinistre

La formation à la sécurité a également pour objet de préciser au travailleur les issues de dégagement et de secours à utiliser en cas de sinistre et de lui donner des instructions d’évacuation en cas d’explosion ou de dégagement accidentel de gaz ou liquides inflammables ou toxiques. Il doit normalement être prévu pour chaque ser­vice, atelier, bureau, une issue spécifique afin d’éviter que ne se produisent, en cas de panique, des embouteillages à certaines issues.

Des instructions particulières doivent en outre être données aux travailleurs lorsque l’activité de l’entreprise présente des dangers particuliers. Ces instructions doivent permettre à chaque salarié de prendre immédiatement des mesures de protection appropriées à la nature du danger et aux circonstances.

L’exécution du travail

La formation à la sécurité relative à l’exécution du travail a pour objet d’ensei­gner au salarié les comportements et les gestes les plus sûrs, de lui expliquer les modes opératoires et de lui montrer le fonctionnement des dispositifs de protection.

Avec la parcellisation de plus en plus poussée du travail, le salarié ne sait pas tou­jours à quoi correspondent, dans la production, l’opération qu’il effectue ainsi que les opérations en amont et en aval. Ces opérations peuvent pourtant, dans certains cas, présenter un danger pour lui (par exemple, le fait que la matière sur laquelle il est appelé à effectuer un travail ait été préalablement traitée avec des produits dan­gereux, inflammables ou toxiques).

Il se peut également que le travailleur concourt avec de nombreux autres travailleurs à la réalisation d’un ouvrage important (construction d’une centrale électrique, barrage, etc.). Il faut donc qu’il connaisse tous les dangers que représentent pour lui et pour les autres salariés les diverses opérations à réaliser et les méthodes qui seront employées.

La conduite à tenir en cas d’accident ou d’intoxication

La formation à la sécurité a également pour objet de préparer le salarié sur la conduite à tenir lorsqu’une personne est victime d’un accident ou d’une intoxica­tion sur les lieux du travail.

Il faut lui enseigner d’une part les mesures matérielles (coupure du courant électri­que, fermeture des vannes, etc.) et, d’autre part, les premières mesures de secours à la victime (méthodes de sauvetage).

Dans les entreprises importantes, une telle formation peut être assurée par un per­sonnel compétent en matière de secourisme.

Les petites et moyennes entreprises qui n’ont pas en permanence un tel personnel doivent faire appel à des organismes extérieurs et, notamment, à des associations de secourisme.

Les consignes de secours doivent être affichées sur les lieux de travail.